Suite à ma lecture suivie d’avant-hier, j’ai écouté le documentaire de Manon Barbeau Les enfants du Refus global, disponible dans le fabuleux coffre aux trésors qu’est le site de l’ONF (http://www.onf.ca/film/
D’abord on se rend compte que le
précepte qui a été le plus fidèlement suivi est la première phrase du manifeste :
« Rejetons de modestes familles canadiennes-françaises… » Ça
signifiait pour eux : « Rejetons la famille! » Ou plus
prosaïquement « Rejetons nos enfants! » Ils avaient un art à
développer, une œuvre picturale à construire et cela devait nécessairement signifier l’abandon de
leurs familles (de leurs enfants). C’est-ce que nous explique en ces termes à
peu près exacts le père de la cinéaste, Marcel Barbeau, qui a tout bonnement donné
sa fille et son fils François en adoption pour pouvoir se consacrer à son art. À
sa justification par la parabole des talents qu’il faut faire fructifier, on pourrait
rétorquer ces mots de saint Paul : « Si quelqu'un ne prend pas soin
de sa parenté et surtout des membres de sa propre famille, il a trahi sa foi,
il est pire qu'un incroyant. » (1Tim 5, 8) J’aime bien penser à Jean-Sébastien
Bach écrivant sa Messe en si avec ses
20 enfants s’amusant autour de lui. Oui, Jean-Sébastien Bach a eu 20 enfants, de
deux femmes différentes (16 de la dernière, Anna-Magdalena), et vous me
permettrez de douter que son œuvre en ait souffert. Mais ce n’est pas là-dessus
que je veux insister.
C.G Jung
et Mircea Éliade expliquent qu’il y a
dans les œuvres fondatrices des archétypes, qui expriment des modèles
élémentaires de comportement humain. Une fois exprimés, ceux-ci vont se figer
dans la psyché du peuple d’où est issue l’œuvre en question. Je pense que le Refus global est une œuvre fondatrice,
et qu’on lui doit l’action achétypique que vous avez certainement observée
plusieurs fois dans votre entourage et que j’appellerais : le dompage d’enfants. Il fallait ensuite
que ce noble idéal puisse « devenir
actif (sur le plan social) »,
pour citer Borduas. Et c’est alors que Madame Pauline Marois, grande zélatrice du
prophète automatiste, est arrivée avec ses garderies à 5$! Institution unique
au Québec, comme on sait…
Bach disait: « Le but de la musique devrait n'être que la gloire de Dieu et le délassement des âmes. Si on ne tien pas compte de cela, il ne s'agit plus de musique mais de nasillement et beuglement démoniaques. » C'est aussi vrai pour la peinture et pour toutes les autres formes d'art.
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