dimanche 17 novembre 2013

Je suis bouché!

Lise Payette pense qu'il faudrait débaptiser nos villages. Lise Payette, une des fondatrices du PQ si je ne m'abuse. Une belle-mère, une vraie. Décrocher le Crucifix de l'Assemblée nationale? Ce n'est que le début mes amis! Ils ne s'arrêteront pas en si bon chemin. Voici une autre illustration, s'il en était besoin, que ces laïcistes ne seront jamais contents.

On veut argumenter par l'absurde en disant: "Dans ce cas, pourquoi ne pas enlever la Croix du drapeau du Québec?" On veut convaincre l'adversaire de l'absurdité de son raisonnement en montrant ce qui en découle quand on en tire toutes les conséquences.

Il y a quelques mois, des éthiciens ont défendu l'idée de l'avortement post-natal. Actuellement, pour pouvoir tuer un enfant en toute légalité, il faut s'assurer que l'enfant soit mort alors qu'il est encore dans le ventre de la femme. S'il est vivant lorsqu'il en sort, alors il faut tenter de le sauver à tout prix. Absurdité abyssale, cela va sans dire. Alors quoi? Soit on interdit l'avortement, soit on permet l'avortement post-partum. (Évidemment, il faudra s'entendre sur la durée de ce "post"; si c'est Me Ménard qui s'en occupe, il risque d'être assez long.) On pense avoir piégé l'adversaire en l'ayant placé devant une contradiction inextricable jusqu'à ce qu'il en vienne... à défendre l'idée que l'avortement post-partum n'est pas une si mauvaise idée!

La même chose se produit ici. Ces gens sont des souverainistes comme je l'ai été passionnément en 1995. La seule vue du drapeau québécois me remplissait alors d'enthousiasme, et je me dis qu'il doit bien en aller de même de ces grands patriotes. Alors j'y vais pour l'argument suprême et leur dit que la laïcité telle qu'ils la voient devrait nécessairement nécessiter qu'on change ce beau drapeau qui, sans être chauvin, est probablement l'un des plus beaux du monde. "Et bien changeons-le, et vite! Et du coups changeons les noms de tous ces villages, et du fleuve aussi, pourquoi pas?" Je me retrouve alors sans voix. J'avoue que je ne sais quoi répondre. Ils m'ont eu. Je ne suis généralement pas facile à boucher mais là je dois admettre qu'ils y sont parvenus.