samedi 16 août 2014

Raymond Gravel

Qui n'a pas entendu parler de Raymond Gravel, ce prêtre du diocèse de Joliette décédé il y a quelques jours? On dit qu'il était un homme controversé, bien que toute la société québécoise était unanimement d'accord avec lui.

Depuis sa mort, les éloges funèbres pleuvent de partout. Il est qualifié de courageux pour avoir tenu tête à l'Église sur toutes les questions morales d'actualité: avortement, homosexualité, unions homosexuelles, féminisme, clergé féminin, célibat des prêtres, et j'en passe. Il s'est opposé à l'enseignement de l'Église de façon délibérée, ouvertement et obstinément. Pour cela, il est célébré en héros par tous les ennemis de l'Église, les soi-disant progressistes tels que Guy A. Lepage, Françoise Martin et compagnie.

Depuis de nombreuses années, ce chouchou des médias a été le "prêtre de service" de l'establishment médiatique. À chaque fois que l'Église se retrouvait dans l'actualité, on s'empressait de parader monsieur l'abbé devant la caméra pour dire le contraire de l'Église, pour la critiquer et pour la discréditer aux yeux des spectateurs crédules. L'attention qu'on lui accordait témoigne du fait qu'il détenait une certaine autorité en tant que prêtre, autorité qu'il a abusée au détriment de tous Québécois qui se sont appuyés sur lui pour se réconforter dans leurs erreurs et leurs péchés.

Plus étonnant encore est le fait que son évêque, Gilles Lussier, n'ait rien fait pour empêcher le mal commis par Gravel ou pour rectifier ses erreurs. Plus on détient de responsabilité, plus on sera jugé sévèrement (Jc 3:1).

La crise de foi que vit notre société est largement attribuable aux prêtres incroyants qui ont détourné l'Évangile de Jésus-Christ, évacuant tous les éléments surnaturels et réduisant le christianisme à une série de rites vides de sens et de pertinence. Les églises se sont vidées parce que Dieu n'y était plus. Une réforme de l'Église et la rechristianisation du monde occidental passe d'abord par une réforme du clergé.

Devrait-on se désoler de la mort de Raymond Gravel? S'il était un homme agréé de Dieu, comme la plupart des gens semblent croire, la mort a été pour lui le passage à une vie meilleure. Si au contraire il était l'ennemi de Dieu et de son Église, sa mort enlèvera à tous les chrétiens une écharde dans la chair. Dans les deux cas, sa mort pourrait être vue comme une source de libération.

On me trouvera mesquin, mais la vérité est que j'espère qu'il s'est converti sur son lit de mort, afin qu'il entre dans le séjour de la fraîcheur, de la lumière et de la paix.

lundi 17 février 2014

Vigile contre l"euthanasie demain soir

Projet de loi 52 sur l'euthanasie : Vigile devant l'Assemblée Nationale le mardi 18 février de 17h30 à 18h15.

C’est notre chance de montrer que nous sommes en désaccord avec ce  que veulent faire nos élus…

Faites connaître ce rassemblement! Dernier rassemblement avant le vote sur le projet de loi 52 légalisant l’euthanasie au Québec.

Le Docteur Claude Morin et son groupe, le Rassemblement québécois contre l’euthanasie, organisent une vigile à Québec mardi. Voici l’information qu’ils nous ont donné : Mardi 18 février à 17 h 30 Le Rassemblement québécois contre l’euthanasie (le groupe ayant organisé La Marche printanière) nous convie à une vigile devant l’Assemblée nationale du Québec de 17 h 30 à  18 h 15 le mardi 18 février. Le projet de loi 52 légalisant l’euthanasie au Québec sera probablement voté avant le budget présenté le 20 février : c’est notre dernière occasion de se lever concrètement pour rappeler la dignité de toute vie humaine avant ce vote. Soyons nombreux et nombreuses en solidarité avec nos frères et nos sœurs sombrant dans le désespoir. Lançons leur un message clair : les personnes souffrantes en fin de vie ont besoin de soins palliatifs, d’accompagnement et de surtout, beaucoup d’amour. Mises à jour sur www.facebook.com/LaMarchePrintaniere

jeudi 6 février 2014

Le déni de l'Église

Nous autres Catholiques, nous avons l'habitude de défendre l'Église quand on lui reproche les scandales d'abus sexuels commis par des prêtres sur des mineurs. Nous disons que l'Église est composée d'hommes imparfaits, que cela ne change rien à sa nature divine, qu'il faut écouter le message sans se préoccuper de la dignité du messager.

Pour être bien honnête, j'ai de la difficulté avec cette vision. Je trouve que c’est entièrement incompatible avec l'Évangile de divorcer les croyances du comportement. Il est donc impossible pour l'Église de s'essuyer les mains et dire que les gestes de quelques (beaucoup!) de clercs ne portent pas atteinte à l’autorité de l'institution.

Les autorités ecclésiastiques continuent d'essayer de ramasser les pots cassés sans se demander comment l'Évangile exige que l'on fasse face à cette crise. On perçoit chez l'élite cléricale une attitude de fuite, de repli, de défense des acquis, comme si le problème était les médias qui les pourchassent et non le Mal qui les habite.

Le Comité des droits de l'enfant des Nations Unies a publié aujourd'hui un rapport où il critique sévèrement le Vatican et lui demande de déférer devant la justice tous les pédophiles au sein de l’Église.

On devrait s'attendre à quelle réponse de la part du Vatican? Moi, je m'attends à: "OUI, immédiatement, nous allons purger le mal de nos rangs. En plus, nous allons faire pénitence en réparation du mal commis. Nous allons renoncer à tout notre confort matériel et nos régimes de retraite, nous allons démissionner de nos postes pour que d'autres hommes plus dignes puissent les occuper, des hommes qui sauront éviter qu'une pareille chose se produise dans l'avenir, et nous passerons le reste de nos jours à implorer la divine miséricorde dans le sac et la cendre, enfermés dans le monastère le plus rude et le plus reculé." Ainsi, même ceux qui n'ont pas directement commis de crime et qui ont tout fait pour exposer les criminels dans leurs rangs devraient se sentir coupables par association, tellement les crimes reprochés sont graves et tellement les attentes sont élevées, comme le ministre d'un gouvernement qui démissionne pour la bévue commise par un subalterne de son ministère, pour la simple raison qu'elle a eu lieu sous sa gouverne.

Mais non, voici la réponse: Pour le Vatican, l'ONU "déforme" les faits. Nous voilà à la case de départ. Le Mal exerce toujours son influence.

Le christianisme nous apprend qu'il est mieux d'avouer sa faute même quand on n'est pas fautif, qu'il est mieux de payer même quand on n'est pas endetté, qu'il est mieux de se considérer le moins important même quand on a beaucoup d'importance. Qu'est-ce qu'on voit chez ces ecclésiastiques? Ils ne reconnaissent pas leur faute, même lorsqu'ils sont coupables de crimes abominables, rendus autant plus graves qu'ils étaient en position de confiance et censés être des modèles de sainteté. Ils font de leur mieux pour éviter à payer des compensations, alors qu'ils ont ruiné la vie de tant d'enfants innocents. Et à travers de tout cela, ils continuent de se prendre pour les représentants de Dieu sur terre.

Je ne peux pas remettre en question l'enseignement de l'Église qui ne peut pas se tromper en matière de foi et de moeurs. D'ailleurs, je m'étonne à constater que malgré la corruption dans les plus hauts rangs de l'Église, son enseignement demeure intacte, et c'est pour moi une preuve de l'indéfectibilité de l'Église. Mais je dois me rendre à l’évidence que certains ajustements à ma compréhension de la doctrine de l’indéfectibilité sont nécessaires.

Nous sommes arrivés à un point où nous devons prendre des décisions difficiles. Allons-nous nous écraser devant ces hommes corrompus pendant qu’ils font leur possible pour détruire l’Église? Allons-nous faire comme les Protestants et leur retirer toute l’autorité qu’ils détiennent légitimement? Je crois qu’il faut adopter une approche mitoyenne.

Notre-Seigneur lui-même a résumé l’attitude que nous devons avoir : « Les scribes et les pharisiens sont assis dans la chaire de Moïse. Faites donc et observez tout ce qu'ils vous disent; mais n'agissez pas selon leurs oeuvres. Car ils disent, et ne font pas. » (Mt 23.2)

L’ajustement à ma compréhension de la doctrine de l’indéfectibilité se trouve dans la suite du passage, où Notre-Seigneur nous dit : « Ils aiment à être salués dans les places publiques, et à être appelés par les hommes Rabbi, Rabbi. Mais vous, ne vous faites pas appeler Rabbi; car un seul est votre Maître, et vous êtes tous frères. Et n'appelez personne sur la terre votre père; car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux. Ne vous faites pas appeler directeurs; car un seul est votre Directeur, le Christ. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Quiconque s'élèvera sera abaissé, et quiconque s'abaissera sera élevé. »

Ce que je comprends de ce passage, c’est que lorsque les hommes qui occupent légitimement les plus hautes dignités de l’Église (la chaire de Moïse) se mettent à déconner, nous devons nous rappeler que l’essence de leur autorité repose dans leur rôle de serviteur et que nous n’avons pas à leur reconnaître autre chose que ce privilège. Donc, lorsqu’ils se prennent pour autre chose que de pauvres pécheurs, qu’ils commettent les pires abominations et refusent de faire pénitence pour le mal commis, lorsqu’ils se défendent bec et ongle jusqu’à la fin, ils agissent dans les faits comme s’ils démissionnaient de leur poste de serviteur. Nous sommes alors justifiés de ne plus les écouter, du moins jusqu’à ce qu’ils reprennent leur sens.

Je ne suis pas théologien et je ne sais pas si ce que je viens d'écrire est orthodoxe. J'essaye juste d'ajuster ma vision de l'Église pour faire face à la dissonance causée par l'aberration que nous vivons. Si vous avez une meilleure approche, j’écoute.