dimanche 28 juillet 2013

La science comme croyance

Le 26 juillet dernier, David Doyon, "démocrate et souverainiste québécois", a publié dans le Huffington Post un texte peu original dont je reproduis certains extraits pour les commenter.
De plus en plus, la politique se polarise. Je dirais même qu'elle se radicalise. Aux États-Unis, les républicains renient la science parce que ce qu'elle affirme ne correspond pas à ce que les membres de ce parti aiment croire. On est dans les croyances. Exit les faits. Les changements climatiques? C'est quoi ça?... La théorie de l'évolution de Darwin? C'est n'importe quoi, on le sait...
Bref, on préfère les illusions climato-sceptiques et créationnistes aux faits.
L'opinion est aussi importante que la réalité.
[...]
La Terre est ronde. Les changements climatiques, ce n'est pas du vent. L'Homme est devenu ce qu'il est par l'évolution; il n'est pas arrivé comme tel grâce à la création de Dieu... Il y a encore des faits. Et on ne s'intéresse plus à l'Histoire. L'Histoire est la gardienne des faits. Qui a dit que si nous ne savons pas d'où nous venons, nous ne saurons pas où s'en aller?

Des faits, vraiment?

Les croyants ont une idée maîtresse qui est le principe de toute leur connaissance. Cette idée est Dieu, dont l'existence peut être démontrée par la raison seule (par exemple, les cinq preuves de Thomas d'Aquin). Il en découle que toute chose qui existe doit son existence à la Première Cause: un Dieu créateur.

Un "réaliste" comme ce David Doyon nous arrive, nous affirme certaines choses qu'il prétend connaître grâce à ce qu'il appelle la science. Il sait que Dieu n'a rien créé. C'est un fait établi.

Quelle est son idée maîtresse, le principe de sa connaissance? Il s'appuie sur ce qu'il appelle la science. Ou plutôt sur ce qu'il a entendu dire de la science. On comprend que ce David Doyon ne connaît probablement rien à la science, mais place toute sa confiance en ceux qui lui rapportent ce que la science aurait supposément découvert. Lui, personnellement, n'en sait absolument rien. Il n'a rien constaté de ses deux yeux, il n'a jamais vu son poisson rouge évoluer en lézard. Bref, il est dans le noir, mais il a décidé de croire les gens qui l'entourent et qui lui ont dit que l'évolution a créé l'homme.

Lequel des deux fondements vous paraît le plus solide? D'un côté vous avez la pure et infaillible logique de Saint Thomas, qui démontre sans la moindre possibilité de doute que Dieu existe. Si Dieu existe, il a tout créé, y compris l'homme. De l'autre côté, vous avez des rumeurs de gens qui connaissent des gens qui auraient supposément constaté des choses avec leurs cinq sens et sont arrivés à des conclusions assez étonnantes sur l'origine de la vie, par ailleurs facilement réfutées par la raison, en l'occurrence la mathématique qui nous dit que les probabilités que la vie soit apparue "au hasard" sont celles d'une impossibilité statistique.

Gageons que les "faits" de David Doyon, démocrate et souverainiste québécois (ce qui revient à dire: ti-casse ordinaire), auraient été bien autres s'il avait été Américain avec des parents républicains, ou s'il s'était appelé Nasser ibn Djebil, né en Arabie Saoudite. Il a simplement gobé tout rond ce qu'on lui a servi à l'école et à l'émission Découverte, sans se poser de questions.

Quand on se met à se poser des questions, on vient à comprendre qu'on ne sait à peu près rien, sauf ce qui nous est révélé.

1 commentaire:

  1. Excellent texte, mais je ne verrais pas les 5 preuves de saint Thomas comme étant définitives ou infaillibles. Un acte de foi est toujours nécessaire. Il y a croire qu'on sait et savoir qu'on croit.

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