jeudi 8 août 2013

65e anniversaire du Refus global

« Plus que jamais en 2013, l'esprit du Refus global doit continuer à nous habiter », d'écrire un certain Gilles Laporte dans un article qui fait l'éloge habituel des acquis de la révolution tranquille, mais qui contient une phrase que j'ai trouvée plutôt ironique:
« [Le Refus global] dénonce violemment l'obscurantisme et le conformisme de la société québécoise d'alors en s'attaquant à l'État, au clergé et aux institutions d'enseignement qui font obstacle à la liberté de penser »
N'est-ce pas ironique que l'on reçoive le Refus global comme l'écriture sainte, ce document qui dénonçait la mainmise du dogme sur la société? Qui aurait cru que les auteurs du Refus global avaient voulu favorisé un climat où il est impossible de remettre en question les acquis de la révolution tranquille, où ce que l’on appelle le « consensus québécois » et le politically correct ont remplacé ce qu’on appelait autrefois la morale et les bonnes mœurs, où l’on marginalise et ridiculise tout ce qui n'est pas « progressiste ».

Si on tient vraiment à l’esprit du Refus global, on acceptera d’examiner les idées sur leur mérite plutôt que faire taire les voix dissidentes dont le discours ne concorde pas avec les idéaux de la révolution tranquille. On le voit, ces idéaux ne comprennent pas la liberté de penser et la liberté d’expression, pas plus que l’obscurantisme qu’on prétend combattre. Les obscurantistes modernes ne tolèrent pas les contre-révolutionnaires, surtout ceux qui disent la vérité. Nous sommes libres de penser, pourvu que l’on pense comme eux.

Si on veut faire habiter en soi l’esprit du Refus global, il faut accepter de regarder la réalité en face plutôt que s’agripper à des dogmes d’un âge passé. La réalité est la suivante : la société québécoise est moribonde. C’est à cause des acquis de la révolution tranquille que nous n’avons plus assez d’enfants pour renouveler notre population, que nous avons un taux de suicide parmi les plus élevés au monde et que nous avortons un bébé sur quatre.

Il est temps que l’on publie un nouveau Refus global. Nous refusons de laisser une quelconque idéologie obscurcir les problèmes que nous vivons, de fermer les yeux sur les vices, les duperies perpétrées sous le couvert du savoir. Refus de l’État-Providence qui nous infantilise et dont la propagande passe pour de l’éducation. Refus de la laïcité intolérante qui ridiculise et efface notre héritage chrétien. Refus du matérialisme qui rend la souffrance intolérable, de l’individualisme qui rend la solitude invivable, du relativisme qui rend la vérité introuvable.

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