jeudi 1 août 2013

""""""""""dérive"""""""""?

Réaction à l’article de Richard Martineau « Établir les priorités » publié dans le Journal de Québec de ce matin, 1er août 2013. Cet article, comme tous ceux de ce blogue, a été envoyé au chroniqueur  ici visé.


C’est quelque chose de piquant de voir Richard-Cœur-de-Lion Martineau enfiler quatre paires de gants blancs pour proclamer sans-crier-trop-fort-pour-ne-pas-réveiller-les-enfants qu’il y a peut-être des dérives dans le programme de procréation assisté. S’il y est des vérités trop hautes pour qu’il soit permis de les répéter ici bas (2Co 12,4), il doit y en avoir d’autres à peine moins élevées qu’on doit se contenter de chuchoter. La possibilité (qu’il était absolument impossible de prévoir), de la probabilité de l’existence potentielle de telles dérives doit en être une. Il ne faudrait pas cependant que les gens qui auraient pu faire des demandes ayant mené à des actions que l’on qualifie maintenant de « dérives » se sentent mal-à-l’aise. (Les guillemets ne sont pas de moi, ils sont du Journal de Québec dans son édition d’hier) Cependant, en bon père de famille qui sait user de tendresse en temps opportuns, Richard nous explique, avec l’à-propos que donne l’expérience de celui qui a vu, que le programme n’a pas été mis en place pour les couples homosexuels mais pour les couples infertiles.

Ayoye!

Je rappelle que le mot « Apocalypse » signifie « Révélation » en grec.

Évidemment que des dynasties sont tombées pour moins que ça. D’où la délicatesse dont il convient de faire preuve dans des circonstances aussi tragiques. Mais vous imaginez les déchirements? D’abord, il faut que Richard use de finesse. Ce n’est pas sa tasse de thé, on le sait, et c’est pour ça qu’on le lit. Mais là, imaginez-vous, des gens de la communauté homosexuelle pourraient être froissés. Richard nous a souvent révélé qu’il avait des amis homosexuels, privilège rare que ne sauraient partager cette plèbe à qui il s’adresse et qu’il s’est donné la mission d’élever.

Et l’on se prend à rêver d’avoir nous aussi, un jour, des amis homosexuels pour y faire subtilement allusion lors des conversations avec les collègues de travail et autres personnes que l’on voudrait éventuellement impressionner. « J’en parlais justement l’autre jour à mon ami homosexuel… »  Mélange d’étonnement, d’approbation et d’envie dans les regards : voilà certes un homme ouvert d’esprit.

Évidemment que si vous êtes catholique, il ne faut pas y compter. D’ailleurs pour compenser cette retenue dont il a fait preuve, pour nous convaincre qu’il n’est pas en train de se ramollir et nous rappeler à quelle enseigne il loge, Richard revient sur l’héroïque sévérité dont il a fait preuve la veille envers le Pape François. Bon avouons que ce n’était rien à comparer de celle qu’il déjà eu envers Benoit XVI…  C’était la belle époque que celle où l’on pouvait bûcher sur ce vieillard affaibli dans l’unanimité de notre haine collective envers tout ce qui empêche l’humanité d’évoluer. Mais là, le pape François, il a l’air d’un bon bougre et il attire 3 millions de personnes sur les plages de Rio Janeiro. Il convient de se garder une petite gêne… Mais ne nous inquiétons pas, il finira par dire une vérité avec assez de force pour qu’on puisse se permettre de lui tomber dessus à bras raccourcis en gueulant nos invectives avec le courage d’un hyène affamée devant un antilope infirme. Nous en ressortirons triomphants et pourront rappeler, quand viendra le temps de dire avec solennité des vérités de La Palice qui pourraient faire de la peine aux puissants de ce monde, notre passé de héros de la Résistance et de donateur à la Société canadienne du cancer. À voir un tel lion se transformer en agneau, on se dit que le lobby gai n’est pas seulement actif et puissant dans l’Église.

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