jeudi 15 août 2013

La divinisation de la science

On vient de publier une "étude" selon laquelle les croyants seraient moins intelligents que les athées. Si le raisonnement critique fait partie de l'intelligence, je pense qu'il vient de prendre une débarque dans cette étude. Demandons-nous pourquoi, en premier lieu, on a choisi de faire une telle étude. Est-ce même dans le domaine du possible que la sorte de personne (un athée, sans doute) qui voudrait se poser une telle question n'ait pas dès le départ confondu son préjugé avec une hypothèse scientifique qui se voit automatiquement confirmée? Une telle étude, par le fait même qu'elle est menée par des scientistes (à distinguer de scientifiques), n'a pas plus de crédibilité que les nombrables études faites par des Nazis qui démontrent que la race arienne est la plus intelligente de toutes.

Est-ce une pure coïncidence que l'on y retrouve la phrase suivante:
"58% de scientifiques américains choisis au hasard ont exprimé un scepticisme ou un doute par rapport à l'existence de Dieu. Cette proportion est passée à presque 70% chez les scientifiques les plus éminents", selon une étude de 1916."
Selon une étude de 1919?? Ai-je bien lu? Et pourquoi parle-t-on ici de scientifiques en particulier? L'étude ne tente pas de prouver un lien entre l'intelligence et le fait d'être un scientifique. Les auteurs ont pour préjugé que les scientifiques sont plus intelligents et il se trouve, comme par hasard, que ces auteurs se prennent pour des scientifiques. Pour simplifier leur sophisme: les scientifiques sont intelligents, les scientifiques sont athées, alors les personnes intelligentes sont athées. Exit la logique et la méthode scientifique, nous sommes sur le terrain des croyances.

Cette "étude" grossière démontre que nous avons affaire à des scientistes (et non des scientifiques) qui affirment leur admiration pour un principe qu'ils appellent la "science" et qu'ils redefinissent arbitrairement pour exclure le théisme. L'admiration de la science ne peut pas provenir elle-même de la méthode scientifique. Le scientifique parfait serait un robot qui ne tirerait aucun avantage à confirmer ou infirmer une hypothèse. Dans ce sens, cette admiration nuit à l'objectivité des résultats obtenus. Le scientiste est une personne religieuse comme toutes les autres personnes de la planète. Son système religieux est un amalgalme de nominalisme, de matérialisme et de nihilisme. Il pense que la science peut donner une réponse satisfaisante à toute question qui mérite d'être posée. En somme, il divinise la science. On pourrait même aller jusqu'à dire que les scientistes ne sont pas du tout athées, puisqu'ils attribuent à la science des qualités divines. Cette tentative de démontrer qu'ils sont plus intelligents que les croyants n'est rien d'autre qu'un acte de dévotion envers la Science, une sorte d'idolatrie. Se vantant d'être sages, ils sont devenus fous (Rm 1:22).

La question n'est pas: "êtes-vous croyant?" mais "en quoi croyez-vous?". De même, si on ne croit pas en Dieu, on croit en une idole que l'on met à la place de Dieu, en l'occurence la Science. Donc, l'étude n'a pas de sens, puisqu'elle repose sur une distinction qui n'existe pas, c'est-à-dire l'idée qu'il y a des personnes croyantes et des personnes incroyantes.

Enfin, je voudrais remarquer que l'on a tendance à surfaire ce qu'on appelle l'intelligence, c'est-à-dire cette capacité du cerveau de traiter de l'information. Cette faculté est fort utile, mais elle ne donne aucune garantie de connaître la vérité, surtout celles qui lui sont inaccessibles directement et qui doivent nous être révélées. Je ne peux pas m'empêcher de terminer avec cette fabuleuse citation:
"La doctrine de la croix est une folie pour ceux qui périssent; mais pour nous qui sommes sauvés, elle est une force divine. Car il est écrit : " Je détruirai la sagesse des sages, et j'anéantirai la science des savants." Où est le sage? où est le docteur? où est le disputeur de ce siècle? Dieu n'a-t-il pas convaincu de folie la sagesse du monde? Car le monde, avec sa sagesse, n'ayant pas connu Dieu dans la sagesse de Dieu, il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de la prédication. Les Juifs exigent des miracles, et les Grecs cherchent la sagesse; nous, nous prêchons un Christ crucifié, scandale pour les Juifs et folie pour les Gentils, mais pour ceux qui sont appelés, soit Juifs, soit Grecs, puissance de Dieu et sagesse de Dieu. Car ce qui serait folie de Dieu est plus sage que la sagesse des hommes, et ce qui serait faiblesse de Dieu est plus fort que la force des hommes." (1 Cor 1:18-25)

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