Tellement ennuyeux que je vais passer vite. On croise Lilith… Pas
rapport. Ève? Il place Ève en enfer, ce con! Non, il s’agit de sa fille. Mais
qui donc? On s'en fout. Théologie bas de gamme.
Comme je disais, Faust voit Marguerite les yeux morts. Méphisto lui dit
que c’est une Méduse. Ça semble vrai. Pièce de théâtre. Aucun intérêt. Nouvel acte : Jour
sombre.
Faust est
outré que Marguerite soit tombé à cause de lui. Il en veut à Méphisto de ne pas
lui avoir dit que les choses finiraient ainsi. Marguerite, elle, semble bien
soumise à d’horribles tortures.
Imposteur, indigne esprit !… et tu me
le cachais ! Reste maintenant, reste ! roule avec furie tes yeux
diaboliques dans ta tête infâme ! — Reste ! et brave-moi par ton
insoutenable présence !… Captive ! accablée d’un malheur
irréparable ! abandonnée aux mauvais esprits et à l’inflexible
justice des hommes !… Et tu m’entraînes pendant ce tems à de dégoûtantes
fêtes, tu me caches sa misère toujours croissante, et tu l’abandonnes sans
secours au trépas qui va l’atteindre.
À quoi Méphisto répond simplement qu’elle n’est pas la première.
Indignation et malédiction de Faust :
Chien ! exécrable
monstre ! — Change-le, esprit infini ! qu’il reprenne sa première
forme de chien, sous laquelle il se plaisait souvent à marcher la nuit devant
moi, pour se rouler devant les pieds du voyageur tranquille, et se jeter sur
ses épaules après l’avoir renversé ! Rends-lui la figure qu’il aime ;
que dans le sable, il rampe devant moi sur le ventre, et que je le foule aux
pieds, le maudit ! — Ce n’est pas la première ! — Horreur !
horreur, qu’aucune ame humaine ne peut comprendre ! plus d’une créature
plongée dans l’abîme
d’une telle infortune ! Et la première, dans les tortures de la mort, n’a
pas suffi pour racheter les péchés des autres, aux yeux de l’éternelle
miséricorde ! La souffrance de cette seule créature dessèche la moelle de
mes os, et dévore tout ce que j’ai de vie ; et toi, tu souris
tranquillement à la pensée qu’elle partage le sort d’un millier d’autres.
Réponse toute logique :
Pourquoi marcher dans notre
compagnie, si tu ne peux en supporter les conséquences ? Tu veux voler, et
n’es pas assuré contre le vertige ! Est-ce nous qui t’avons invoqué, ou si
c’est le contraire ?
Qu’on se le dise maintenant et à jamais : l’Enfer est un choix.
Faust demande à Méphisto de le conduire à elle. Elle est donc encore
vivante? Pas clair. Méphisto lui dit que c’est un grand risque qu’il prend.
Faust rencontre Marguerite dans son cachot. Elle le prend pour le
bourreau qui vient l’exécuter. Elle implore qu’on lui laisse au moins une
dernière fois allaiter son enfant. Elle a donc eu un enfant de Faust. Celui-ci
est bouleversé. Il la délivre. Elle le reconnaît. Joie. Mais il ne peut rester
ni l’embrasser. Elle doit fuir rapidement. Elle :
Quoi !
tu ne peux plus m’embrasser ? Mon ami, depuis si peu de tems que tu m’as
quittée, déjà tu as désappris à m’embrasser ? Pourquoi dans tes bras
suis-je si inquiète ?… quand naguère une de tes paroles, un de tes regards
m’ouvraient tout le ciel, et que tu m’embrassais à m’étouffer. Embrasse-moi
donc ; ou je t’embrasse moi-même !
(Elle l’embrasse.)
Ô
Dieu ! tes lèvres sont froides, muettes. Ton amour, où l’as-tu
laissé ? qui me l’a ravi ?
Faust insiste. Mais alors elle lui révèle ce qu’il ne semble pas savoir :
Et sais-tu
bien, mon ami, sais-tu qui tu délivres ? […] J’ai tué ma mère ! Mon
enfant, je l’ai noyé ! il te fut donné comme à moi ! oui, à toi
aussi.
Ça ne semble pas trop l’émouvoir. Il la presse de le suivre. Elle
répond que c’est plutôt lui qui doit la suivre :
Dehors, c’est le tombeau !
c’est la mort qui me guette !… Viens ! d’ici dans la couche de
l’éternel repos, et pas un pas plus loin.
Elle ne veut pas sortir pour vivre dans l’exil et
la mendicité. Faust décide dont de rester avec elle. Elle lui dit alors qu’il
doit aller cherche son enfant qu’elle a laissé (?) dans l’étang. Dépassé la
montagne, sa mère est là assise sur une pierre. Délire. Il veut la sortir de force.
Elle se débat et se fâche. :
Je n’ai que
trop fait ce qui pouvait te plaire!
Faust :
Le jour se
montre !… Mon amie ! ma bien-aimée !
Cantique des cantiques.
Le jour ? oui, c’est le jour ! c’est le
dernier des miens : il devait être celui de mes noces ! Ne va dire à personne
que Marguerite t’avait reçu si matin. Ah ! ma couronne !… elle est
bien aventurée !.... Nous nous reverrons, mais ce ne sera pas à la danse.
La foule se presse, on ne cesse de l’entendre ; la place, les rues
pourront-elles lui suffire ? La cloche m’appelle, la baguette de justice
est brisée. Comme ils m’enchaînent ! Comme il me saisissent ! Je suis
déjà enlevée sur l’échafaud, déjà tombe sur le cou de chacun le tranchant jeté
sur le mien. Voilà le monde entier muet comme le tombeau !
FAUST.
Oh ! que ne suis-je jamais né !
Job. Puis Méphisto se fait voir et leur dit de se
grouiller. À Faust :
Viens ! viens ! ou je
t’abandonne avec elle sous le couteau !
MARGUERITE.
Je t’appartiens, père ! sauve-moi !
Anges, entourez-moi, protégez-moi de vos saintes armées !… Henri ! tu
me fais horreur !
MÉPHISTOPHÉLÈS.
Elle est jugée !
VOIX, d’en haut.
Elle est sauvée !
MÉPHISTOPHÉLÈS, à Faust.
Viens à moi !
(Il disparaît avec Faust.)
VOIX, du fond, qui s’affaiblit.
Henri ! Henri !
Et ça finit
comme ça. On pense à Élie
emporté par un char de feu, mais inversé. Elle est sauvée parce qu’elle n’a pas suivi Faust. Pas besoin de sacrement de pénitence, rien. Vision bien protestante.
Goethe
a mis quelques décennies avant de donner une suite. Alors ira voir Faust 2 plus
tard. Pour le moment je dirai que je suis bien loin d'être impressionné. J'aurais pu lire Job pendant ce temps...
(NDLR: On peut consulter les articles précédents sur Faust: partie 1, partie 2, partie 3, partie 4)
(NDLR: On peut consulter les articles précédents sur Faust: partie 1, partie 2, partie 3, partie 4)
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