vendredi 9 août 2013

La dette du Québec

Un militant de la Coalition Avenir Québec nous rappelle que la dette publique représente 54 pour cent de notre PIB. Sa formation politique promet de lutter contre la dette en réformant certaines structures bureaucratiques. Voyons, soyons réaliste.

La réforme de la bureaucratie peut apporter des économies limitées, mais ce n'est pas l'inefficacité de la fonction publique qui nous a mis dans le trou pour 250 milliards. La vraie cause de cet endettement indécent est la sacro-sainte idéologie sociale-démocrate.

La sociale démocratie, ou l'État-Providence, est ce régime étatique qui s'inspire de l'État totalitaire mais qui permet l'existence parallèle d'une économie de marché. Le jeu consiste à taxer le plus possible l'économie sans qu'on lui cause de graves dommages, afin d'avoir les moyens financiers de s'ingérer le plus possible sur le plan social. Heureusement, il y a des limites à la taxation et donc aux tentacules de l'État. Seulement les social-démocrates sont allés encore plus loin. Ne pouvant plus taxer l'économie sans faire fuir des entreprises, l'État s'est même endetté pour financer ses programmes sociaux. C'est ainsi que l'État s'est imposé dans toutes les sphères de la vie où des individus et des organismes privés, souvent à but non lucratif, auraient pu offrir des services adéquats et souvent de façon plus efficace.

Quelle est la cause de cette volonté de l'État de toujours prendre plus de place? La sociale-démocratie croit que les citoyens seront plus heureux si c'est l'État qui s'occupe des questions sociales telles que l'éducation, la santé, les pauvres, la condition des femmes, etc. Donc, on devrait réduire l'importance de toute autre structure sociale que l'État. Les garderies prennent en charge des poupons depuis l'âge de six mois parce que l'État serait mieux placé que la mère pour s'en occuper. Les écoles sont gérées par l'État parce qu'il serait mieux placé que les parents pour déterminer quoi et comment on devrait enseigner aux enfants. L'État gère un système de santé parce que les médecins, qui sont tous des imbéciles, sont incapables de s'organiser pour offrir des soins de santé adéquats. L'État s'occupe des pauvres, parce que les familles et les organismes charitables ne suffiraient pas à la tâche.

Cette idéologie conduit à désolidariser les individus, à amoindrir l'importance sur le plan social de la famille, des associations, des syndicats, des communautés locales, des municipalités et toute autre structure qui ne dépend pas directement de l'État, et conduit à une société d'individus égoïstes, opportunistes et irresponsables. Il est naturel que ces électeurs votent pour les candidats qui leurs promettent le ciel. Ainsi, il est toujours plus profitable politiquement de s'endetter. Toutefois, si l'économie vient à en souffrir, les revenus de l'État diminuent et c'est pourquoi nous avons périodiquement des gouvernements qui cherchent à atteindre le déficit zéro, de peur que l'État soit obligé de réduire son ingérence sociale. Mais lorsque la situation économique le permet, on se remet à s'endetter allègrement.

Un régime étatique sain et efficace passe par un principe qui est totalement méconnu par la classe politique: le principe de subsidiarité. Le principe repose sur l'idée que pour régler des problèmes sociaux, il faut mettre à contribution les individus le plus localement possible pour que chacun se sente directement responsable. L'efficacité est assurée lorsque les personnes directement concernées par le problème sont interpellées pour le régler.

De même, une démocratie saine ne peut exister que si les électeurs sont doués d'un sens du bien commun. L'idéologie de la révolution tranquille ne fait rien pour responsabiliser les gens. Au contraire, elle les infantilise. Il nous faudra beaucoup plus pour régler le problème de la dette publique qu'une simple réforme des structures bureaucratiques. Il faut commencer par éradiquer cette idée que l'État est responsable de régler tous nos problèmes.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire