dimanche 18 août 2013

Le leurre du développement économique

Il est fréquent que l'on attribue à la Révolution tranquille notre épanouissement économique depuis les années 1960. Nous lisons aujourd'hui qu'un économiste remet ce lien en question. L'essor économique du Québec aurait commencé en 1945 après un siècle de stagnation et il se serait terminé en 1960, époque où les gouvernements interventionnistes auraient commencé à nuire à l'économie. Un autre dogme du Québec moderne tombe à l'eau. C'est nul autre que Duplessis qui serait l'artisan du rattrapage économique du Québec.

Mais ce qu'il y a de plus intéressant encore, c'est le paragraphe suivant:
Dans le premier tiers du siècle, les élites cléricales et nationalistes s'opposent à l'urbanisation et à l'industrialisation qu'elles voient comme une menace à la langue et à la religion. Dans ce contexte, les gouvernements Gouin et Taschereau ne peuvent mener à bien leurs politiques favorables au développement économique. Le premier gouvernement Duplessis, de 1936 à 1939, partage la vision clérico-nationaliste de méfiance à l'endroit du capital et du développement industriel.
L'urbanisation et l'industrialisation sont-elles une menace à la langue et à la religion? Au risque de me faire traiter de rétrograde, je répondrais oui. C'est dans les villes, en côtoyant des anglophones, que les Québécois sont devenus bilingues et qu'ils ont commencé à envoyer leurs enfants à l'école anglaise. Or le bilinguisme est la première étape de l'anglicisation. Quant à la religion, il n'y a pas de doute que l'industrialisation ait amené une prospérité matérielle qui nous aide à oublier notre fin dernière, jusqu'à ce que l'on se retrouve sur notre lit de mort et qu'on réalise que toutes ces choses, tout ce plaisir, tous ces voyages n'ont rien donné de permanent. L'étonnante vérité est que la prospérité économique (l'argent) est l'un des plus grands obstacles au bonheur éternel (Mc 10:17-25). De même, l'urbanisation a toujours été une source de corruption des mœurs. Les premières villes (Gn 11:4) ont été créées en défiance du dessein naturel de Dieu, comme moyen pour l'homme d'atteindre d'autres buts que ceux que le créateur leur avait fixés et d'affirmer leur indépendance face à la Providence.

La culture hippie des années 1960 et les nombreux mouvements qu'elle a inspirés est une reconnaissance des problèmes de l'urbanisation et de l'industrialisation. Nos écologistes "granola" sont les premiers à reconnaître que l'urbanisation et l'industrialisation endommagent l'environnement et déshumanisent l'homme qui se voit privé d'un style de vie sain et naturel. Prenez par exemple ce vidéo de Chinois qui travaillent dans une usine d'alimentation. Pas étonnant à quel point les animaux sont maltraités, on en est venu à s'y attendre; ce qui étonne, c'est à quel point le travail des personnes humaines est déshumanisant. Dans une séquence (1:28), on voit une femme dont le seul travail est d'écarter les pattes des poulets.

Se pourrait-il que les clérico-nationalistes de la "grande noirceur" aient compris quelque chose à l'existence humaine que les artisans de la Révolution tranquille ont oublié?

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