mardi 20 août 2013

La liberté de religion

Il y a un développement dans le dossier de la "Charte des valeurs québécoises" (la Charia laïciste). Le Journal de Montréal nous révèle que le Parti québécois va adopter la ligne dure en interdisant tous les signes religieux pour les employés de l'État. Ce n'est pas vraiment une révélation, mais on est déçu quand même de ce parti qui prétend être le parti de tous les Québécois. Le philosophe Charles Taylor, qui a présidé à la commission Bouchard-Taylor, appelle cette proposition un "acte d'exclusion absolument terrible". Il ajoute: "C'est quelque chose qu'on s'attendrait à voir dans la Russie de Poutine".

Rappellons-nous que la Russie a récemment adopté une loi qui pénalise la "propagande homosexuelle". Les Québécois sont montés aux barricades pour condamner cette atteinte aux droits de l'homme. On parle même de boycotter les Jeux-Olympiques de Sotchi.

Mais tant qu'à parler de droits de l'homme, qu'en est-il de la liberté de religion?
Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu'en privé, par l'enseignement, les pratiques, le culte et l'accomplissement des rites. (Déclaration universelle des droits de l'homme, art. 18)
Le Parti québécois propose de retirer le droit de manifester sa religion en public. Où sont les activistes des droits de l'homme? Pourquoi se taisent-ils?

La notion des droits de l'homme, qui provient du droit naturel, repose sur l'idée que l'homme possède, en raison de sa dignité inhérente, certains droits et libertés inaliénables. Ces droits existent indépendamment du bon vouloir de la majorité.

L'idéologie post-moderne, qui n'admet rien d'absolu, donne un sens positiviste au terme "droit de l'homme" qui lui permet de modifier à son gré les droits qui sont reconnus à un moment donné et à retirer d'autres, selon le bon gré de l'autorité en place. Il se trouve que l'on a ajouté l'orientation sexuelle comme l'un des droits et qu'on a retiré la liberté de religion. Cela rend totalement inutile la Déclaration universelle des droits de l'homme qui n'a donc plus rien d'universel. C'est un retour à l'époque où les seuls droits que l'on possède sont ceux que l'autorité en place veut bien nous reconnaître. Nos droits proviennent alors de l'État et non plus de notre dignité inhérente. Bref, nous revenons tranquillement à l'Allemagne hitlérienne, à la Russie staliniste, à la Chine maoiste.

Ce qui empire les choses, c'est que ce ne sont pas tant les minorités qui sont visées par cette mesure que le catholicisme. On essaye de faire passer la pilule en parlant de burqa et de kirpan, mais le véritable objectif est d'intensifier la campagne de réécriture de l'histoire du Québec pour effacer notre héritage catholique. Le Québécois moyen est peut-être choqué par l'image caricaturale d'un policier qui porte un turban, mais il n'a rien contre l'idée d'une religieuse qui travaille dans une hôpital et qui porte une croix au cou. Ce sont elles, après tout, qui ont fondé nos hopitaux et qui les ont cédés gratuitement à l'État. Les Québécois n'ont plus autant d'attachement au catholicisme qu'auparavant, mais ils se sentent encore à l'aise avec les symboles de notre religion historique. Le Parti québécois tente de changer cela en plaçant le catholicisme sur le même pied que les religions étrangères pour capitaliser sur un sentiment latent de xénophobie qui, avouons-le, a toujours fait partie de notre culture.

Si les Québécois croient vraiment aux droits de l'homme, ils se lèveront debout pour protéger la liberté de religion des étrangers qui vivent à l'intérieur de nos frontières. S'ils aiment leur culture et leur identité nationale, les Québécois se lèveront debout pour défendre leur héritage catholique.

Le temps est arrivé de montrer la porte à ce gouvernement minoritaire qui tente de nous imposer ses valeurs rétrogrades d'intolérance et de mépris envers les autres.

(À lire aussi: La Charia laïque s'en vient)

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