lundi 19 août 2013

L'écologie humaine

La moralité capitaliste (américaine) a pour principe de base la quête du bonheur par l’appât du gain, ce qui autorise un individu à faire primer l'industrie sur l'environnement. Selon cette logique, permettre aux entreprises de polluer pour créer de la richesse enrichira toute la société. Cette vision est fondée dans le fondamentalisme protestant qui écarte arbitrairement l'écologie du domaine de la moralité et qui fait de la prospérité économique un signe de la faveur divine.

Notre moralité canadienne-française, au contraire, n'a jamais admis la suprématie de l'économie sur les autres intérêts sociétaux. Elle n'accepte pas que la majorité soit asservie à une minorité de chefs d'entreprise en espérant recevoir quelques miettes de cette prospérité économique en échange de la destruction de son territoire.

Mais depuis cinquante ans, un nouvel écologisme radical est apparu, non moins dangereux pour la société que le rêve américain. Cet écologisme radical, qui voit l'homme comme un imposteur dans l'environnement, ne cherche pas plus que le capitalisme à favoriser le bien commun. L'environnement devient alors une fin en soi.

Au Québec, ce nouveau genre d'écologisme s'impose même au détriment du bien commun. Il exige, par exemple, que l'on installe des éoliennes coûteuses même si nos centrales hydroélectriques suffisent amplement à nous fournir de l'électricité propre. Du coup, on oblige les familles pauvres à payer leur électricité plus cher.

L'écologisme radical ne fait pas de nuances, il ne se soucie pas du bien-être de l'homme. Ce qui l'intéresse, c'est de rendre un culte à leur déesse Gaïa (la Terre). C'est simplement une nouvelle religion, pas plus rationnelle que les autres et certainement moins rationnelle que la position catholique.

L'écologie catholique se distingue tant de l'écologisme radical que de la vision capitaliste:
Une conception correcte de l'environnement ne peut pas, d'une part, réduire de manière utilitariste la nature à un simple objet de manipulation et d'exploitation, et elle ne doit pas, d'autre part, l'absolutiser et la faire prévaloir sur la personne humaine au plan de la dignité. Dans ce dernier cas, on en arrive à diviniser la nature ou la terre, comme on peut facilement le constater dans certains mouvements écologiques qui demandent de donner à leurs conceptions un aspect institutionnel internationalement garanti. Le Magistère a motivé son opposition à une conception de l'environnement s'inspirant de l'écocentrisme et du biocentrisme, car celle-ci « se propose d'éliminer la différence ontologique et axiologique entre l'homme et les autres êtres vivants, en considérant la biosphère comme une unité biotique de valeur indifférenciée. On en vient ainsi à éliminer la responsabilité supérieure de l'homme en faveur d'une considération égalitariste de la “dignité” de tous les êtres vivants ». (Compendium de la doctrine sociale de l'Église, 463)
La doctrine sociale de l'Église fait le pendant de l'écologie environnementale en nous proposant de façon complémentaire "l'écologie humaine" qui n'en est pas moins importante. La structure fondamentale de l'écologie humaine est la famille, "au sein de laquelle l'homme reçoit des premières notions déterminantes concernant la vérité et le bien, dans laquelle il apprend ce que signifie aimer et être aimé et, par conséquent, ce que veut dire concrètement être une personne" (212).

Le lien entre l'écologie environnementale et l'écologie humaine se trouve, naturellement, dans le bien commun. "Une société à la mesure de la famille est la meilleure garantie contre toute dérive de type individualiste ou collectiviste, car en elle la personne est toujours au centre de l'attention en tant que fin et jamais comme moyen" (213). Ainsi, l'écologie catholique évite d'une part les excès du capitalisme qui instrumentalise l'environnement et d'autre part les excès de l'écologisme radical qui oublie le fait que la personne humaine fait partie de l'environnement.

On a raison de dire que les Québécois sont écologistes, mais leur écologie se rapproche beaucoup plus de l'écologie catholique que l'extrémisme prônée par les partis de gauche.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire